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Retour de Ravalomanana: Position du MDM

18 juin 2011

Le MDM de Pierrot Rajaonarivelo vient de publier un communiqué donnant sa position officielle concernant l’amendement apporté par le président sud-africain, Jacob Zuma, sur la feuille de route que la SADC venait d’enterriner: le retour de l’ancien chef d’Etat déchu et en exil en Afrique du Sud, Marc Ravalomanana. Pierrot Rajaonarivelo vient là encore une fois de démontrer, avec des arguments de poids, que son parti priorise l’intérêt du peuple sur celui d’un individu, fut-il citoyen, qui qu’il soit. Avec tact, politesse, le sérieux et toujours avec des arguments pointus, le MDM reste ferme pour la préservation de l’unité nationale et de la stabilité politique. Un communiqué qui vaut son pesant d’or, relayé par divers médias: midi, madamatin, courrier de madagascar, les nouvelles

 

Communiqué :

 Le MDM (Mouvement pour la Démocratie à Madagascar) prend note, avec sérieux, des recommandations de la SADC à l’issue du sommet de Sandton et remercie l’ensemble des parties prenantes pour leurs efforts de médiation.

 

Le MDM salue également la sagesse du peuple malgache ainsi que le sens des responsabilités dont à su faire preuve le gouvernement face aux diverses provocations, cela alors même que diverses forces politiques ont mis à contribution leurs apports et leur réflexion pour concevoir la « Feuille de route » devant mener au règlement pacifique de la crise politique qui affecte depuis trop longtemps le pays.

 

Le MDM réitère par ailleurs son soutien total à cette feuille de route et s’engage à contribuer de façon sincère et sérieuse à sa concrétisation.

Dans ses conclusions, la SADC exhorte le gouvernement de la Transition malgache de prioriser le retour d’un certain nombre de personnes dont M. Marc Ravalomanana, actuellement en résidence en Afrique du Sud et qui, jusqu’à preuve du contraire, est totalement libre de ses paroles, de ses faits et de ses gestes.

 

Pour le MDM, ce serait une grave erreur que d’ignorer volontairement les conditions politiques exécrables qui ont porté M. Marc Ravalomanana au pouvoir en 2002. La crise actuelle est en grande partie la conséquence des multiples violations des principes fondamentaux propre à un Etat de droit et au respect des droits de l’homme.

 

M. Marc Ravalomanana a créé un précédent grave durant ses années de gouvernance en pratiquant l’exclusion, en forçant à l’exil ou en emprisonnant ses adversaires politiques. Le MDM rappel ainsi que la plupart des chefs politiques invités et reçus à Gaborone par la SADC, ont été les victimes du système clairement autocratique initié et pérennisé par M. Marc Ravalomanana jusqu’à son éviction par la rue au début de l’année 2009.
Le Peuple Malgache a également été la victime de multiples types de répressions et condamnés au silence, soit par des milices privées, soit par l’utilisation de mercenaires venus de l’extérieur pour le compte et au service de M. Marc Ravalomanana.
Ce sont des faits intangibles que la campagne de communication outrageante de M. Marc Ravalomanana ne pourra effacer d’un revers de la main.

 

Conscient de la prégnance de ces plaies politiques toujours douloureuses et qui affectent en profondeur la société malgache, le MDM affirme que dans le contexte actuel, le retour effectif de M.Marc Ravalomanana à Madagascar n’est pas souhaitable. Ce retour est prématuré car il ne fournit aucune garantie pour l’avènement d’un climat de paix sociale et de stabilité politique auquel le peuple malgache aspire avant tout.

 

Le dire ne relève nullement du cynisme. L’évoquer ne vaut point un appel à la vengeance. Au contraire, c’est simplement se soucier du devoir, pour chaque responsable politique, de préserver un climat politique apaisé propice à l’éclosion de la concorde civile à Madagascar. C’est prioriser l’intérêt général, celui du peuple malgache en quête de stabilité politique, d’ordre, d’un environnement politique sain.

 

La SADC ne pourra pas nier cette évidence, elle, qui, à maintes fois, l’a préconisé et adopté lors de toutes les rencontres au sommet qu’elle a, elle-même, organisé, cela depuis Maputo, en passant par Addis-Abeba et Prétoria jusqu’à Gaborone récemment, et ayant conduit à la conception de la feuille de route de sortie de crise ayant obtenu l’assentiment d’une large majorité d’entités politiques malgaches, et qui a été entériné à Sandton.

 

Le MDM invite alors à son tour la SADC à tempérer les positions les plus radicales et les plus extrêmes et d’œuvrer pour qu’éclose et que soit vraiment effective, la recherche d’une solution malgacho-malgache favorisant l’issue de la crise par la voie démocratique, donc l’organisation urgente des élections, seule à même de garantir un contexte politique et social favorable au retour des personnalités politiques suscitées. 

Antananarivo, le 16 juin 2011

Pierrot RAJAONARIVELO (président national du MDM)

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