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Si on était du MDM de Pierrot Rajaonarivelo…

23 mars 2011

Dès la constitution de la plate forme du Mouvement pour la Démocratie à Madagascar (MDM), il y a un an, son président national, Pierrot Rajaonarivelo a été très clair concernant sa position face à la situation politique actuelle : Abréger la période de Transition dans les meilleures conditions possibles à travers l’organisation d’une élection présidentielle crédible, du moins ne souffrant que peu ou prou de contestation.

Pour cela, le MDM s’est, d’emblée, refusé de se recroqueviller dans une position « d’opposition systématique » pour faire face au régime de la HAT (Haute Autorité de la Transition) mais s’est toujours dit prêt à accompagner celui-ci dans la gestion de la Transition, par sa contribution sincère (une déclaration solennelle dans ce sens) et démocratique (alors participative : Dinika santatra, teny fierana, dialogue malgacho-malgache etc., et valorisant l’esprit critique et le débat démocratique : appel à voter Non au référendum…) à toutes les actions visant à mettre en place tous les dispositifs institutionnels, réglementaires et politiques devant permettre à la Transition de conduire Madagascar vers la sortie de crise qui le mine depuis maintenant deux ans.

Le MDM n’a jamais fait de la politique une question de personnalité ni d’homme, mais toujours « d’idée » et de « conviction ». C’est ce qui force l’admiration et pousse à l’adhésion.

C’est aussi la raison pour laquelle ce parti n’a jamais dévié d’un iota de sa position initiale prise lors de la  convention nationale du 28 janvier 2010 au cours de laquelle il a placardé sur les murs de la démocratie le nom de son seul ennemi : La pauvreté !

Pierrot Rajaonarivelo, son président national, a affirmé récemment lors de la cérémonie de paraphe de la feuille de route censée aider la Transition à retrouver la voie du « consensus » et de « l’inclusivité », que le MDM sera prêt à intégrer toutes les institutions de la Transition telles que prévues par la feuille de route afin de préparer ensemble et comme il se doit (c’est-à-dire dans la transparence et avec des autorités électorales indépendantes) le processus électoral nécessaire à l’avènement effectif de la 4ème République.

Fort de cette conviction, le MDM a même proposé le nom de son président national pour être premier ministre du gouvernement d’union nationale, conditionné, toujours, par la feuille de route. L’homme a, incontestablement l’étoffe pour le « job » et, bien sûr, la capacité d’accomplir convenablement les missions dévolues à un premier ministre de Transition. Sauf que n’ayant jamais caché son ambition à briguer la magistrature suprême, Pierrot Rajaonarivelo, considéré comme poids lourds de la vie politique malgache, est très vite perçu, par les entourages du président de la HAT, Andry Rajoelina – qui, eux aussi, aspirent toujours à la candidature de celui-ci » -, comme un adversaire redoutable pour la prochaine présidentielle qui devrait avoir lieu cette année même. Du coup, donner à Pierrot Rajaonarivelo le poste de premier ministre durant la période de Transition, reviendrait, selon certaines indiscrétions du palais d’Etat, au futur candidat Andry Rajoelina, de se tirer une balle dans les pieds.

Il est vrai que ce genre d’argument étonne beaucoup dans la mesure où si cette crainte se confirmait, au sein de la HAT, cela reviendrait à insinuer directement que le président de la HAT n’est-il donc pas très sûr de sa capacité à gagner l’élection, dans un esprit « fair play » (c’est-à-dire, avec une règle de jeu claire et sincère)? Mais soit !

Il n’empêche que, parmi les sept (7) postulants à la primature, le président de la HAT a, finalement (et sans réelle surprise donc), choisi de reconduire le général Camille VITAL, le premier ministre sortant. Un choix qui, semble-t-il (d’après les chuchotements des couloirs tananariviens), aurait fortement irrité la communauté internationale.

Ceci étant, face à la reconduction de Vital, le MDM (après avoir probablement déjà étudié cette option là), sera de toute manière amener à faire un choix (politique) de haute importance dont les résultats détermineront dans le futur la pertinence de sa position. Deux options se  présentent :

La première: Conscient de l’erreur du président de la HAT en choisissant le « statu quo » avec Camille Vital, le MDM déciderait de suivre la position de la communauté internationale : N’intégrer le gouvernement de Camille Vital que lorsque la communauté internationale l’approuve, sinon, s’en abstenir si celle-ci y mettra son véto. Dans ce cas, le MDM se mettrait en dehors des champs politiques d’influence et ferait la part belle aux caciques qui ont planifié la reconduction de Vital.

Car, tout porte à croire que cette décision d’Andry Rajoelina a été sûrement concoctée bien avant l’existence même de la feuille de route. Mais voulant peut-être tromper son monde, et surtout cherchant probablement quelques « faire valoir » politique pour donner un semblant de « crédit » à ses actions qu’il les veuille unilatérales, le régime de la HAT aurait fait semblant de laisser la feuille de route aboutir pour qu’une fois paraphée, il la détournera de ses objectifs initiaux par le biais d’une stratégie du « fait accompli » à laquelle tous les signataires n’auront plus ni le temps ni l’occasion de se dérober complètement au risque d’hypothéquer gravement leur propres crédibilités politiques.

Même si la colère de la communauté internationale ainsi que tous ceux qui se sentiraient « trahis », semble, dans ce cas, justifiée, il ne faut cependant pas oublier qu’au nom d’une stratégie politique qui ne réponde qu’à la force de la raison, s’opposer, à cet instant là, à la feuille de route n’est plus tout à fait une très bonne décision à prendre.

Au contraire, c’est la deuxième option qui mériterait le mieux d’être prise en compte : Intégrer le gouvernement de Camille Vital et « peser » (et non s’opposer) de l’intérieur. Certes, la bonne conscience pourrait reprouver cette méthode (Quoi que !), sauf qu’au vu des objectifs à atteindre (conduire la Transition vers une élection libre et transparente, terminer convenablement et démocratiquement la transition, instaurer le mieux que possible des climats de paix sociale etc.), la stratégie vaudrait la peine d’être suivie et adoptée car elle peut être très louable : D’une part cette décision mettrait à mal tous ceux qui ont voulu et tenté de corrompre la feuille de route à travers la nomination de Camille Vital, mais surtout, d’autre part, elle obligerait le gouvernement et toutes les autorités à écouter tous ceux qui sont « du dedans » du système établi et existant. Et quel que soit le degré de moralité que chacun pourrait en donner, grâce à cela, la préparation du processus électoral ne se fera plus jamais de façon (du moins pas entièrement) « unilatéraliste » comme l’ont voulu et programmé « les corrupteurs » de la feuille de route.

Mais tout ceci n’est qu’une simple projection analytique de notre part, et n’engage bien évidemment nullement le MDM.

Cependant, à nos yeux, la plate forme de Pierrot Rajaonarivelo est la seule qui, jusqu’à preuve du contraire, a une position très nette en faveur de la réinstauration de la démocratie à Madagascar et de la mise en place, rapidement, d’un processus électoral non exclusif.

On peut prendre comme preuve à cela la pratique politique du MDM qui refuse de tomber dans l’extrémisme incompréhensible dictant l’opposition systématique des trois (3) mouvances qui ne fait pas du tout bouger les lignes dans le bon sens – c’est-à-dire dans le sens qui devrait permettre à la Transition de s’achever rapidement, pour mieux éviter à ce que le sort de la population ne s’empire – malgré les différentes espaces de débats et de rencontres auxquelles elles ont été sollicités pour trouver des solutions à la crise malgache. Mais en vain ! Les trois mouvances s’opposent à tout ce que fait le pouvoir « de fait » de la HAT si elles n’excluent purement et simplement l’existence (sinon la raison d’être) même de cette dernière.

Le MDM exècre également toute réflexion d’un « béni oui oui » à laquelle sont coutumiers les chapelles de la HAT, ce qui, au lieu de faire avancer les choses, ne pousse tout le monde qu’à tourner en rond. Deux ans de perdus à cause de cela.

On pense, alors, que cette position notoirement « positive » et teintée de volonté politique affichée par le MDM et dont il nous a toujours témoigné jusqu’à ce jour, mérite soutien et encouragement. D’où l’idée de ce texte afin, peut-être, d’éclairer quelques peu certaines zones d’ombres qui revêtent cette cacophonie politique.

2 commentaires leave one →
  1. rabe permalink
    24 mars 2011 08:19

    Mety ho hafa noho izao no hevitra sy ny fihetsik’i Pierrot raha tsy nanana dossier @ fitsarana izy.

  2. Beks permalink
    24 mars 2011 16:04

    F’ahoana? Fihetsika efa nasehon’i Pierrot hatr’izay io fitiavana hanampy an’i Madagasikara

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